BARBARA LUNA

Chanteuse

Née en plein cœur de la pampa, à Roque Perez, Barbara Luna a grandi dans les grands espaces. L’omniprésence de la nature dans le destin des Hommes, les cieux aux reflets changeants, le respect de la Terre et de ses rythmes…ce sont des valeurs qui ont forgé la musique et la personnalité de Barbara, fille de « péon ». Enfant, elle allait à l’école en poney et ses seuls compagnons étaient les animaux de la ferme (sa copine d’école la plus proche vivant à une trentaine de kilomètres). De cette enfance à la Jean Jacques Rousseau, elle acquiert un respect profond de la nature et la sagesse de ceux qui vivent pleinement les choses essentielles.

Comme beaucoup de jeunes paysannes dans des régions où la télévision est un luxe, Barbara Luna commence à chanter et à danser très tôt, lors de soirées familiales où toute la maisonnée se retrouve après le dur labeur de la journée. Dès l’enfance elle participe à des fêtes de village où elle chante le répertoire populaire (milonga ou chansons à la mode de l’époque) en s’accompagnant de trois accords de guitare. Sa réputation grandit peu à peu et elle intègre une troupe de danse folklorique. A 15 ans, Barbara représente la province de Buenos Aires au festival national de Malambo, où elle remporte le premier prix de chant.
Subjugué, le plus grand producteur/ découvreur de talent de la télévision argentine veut la propulser sur la scène nationale ; mais le père de Barbara s’y oppose : sa fille est beaucoup trop jeune et puis pour lui qui vient de la terre, chanter ce n’est pas un vrai métier… Alors à 17 ans, Barbara part « à la ville » pour y suivre des études d’architecture. L’Argentine est en train d’en finir avec la dictature et l’avenir semble ouvert. Tout en suivant un cursus universitaire sans faute, Barbara ne peut oublier sa passion et se plonge dans la musique : cours de chant, de guitare et pérégrinations en Argentine, Bolivie et Pérou pour connaître le patrimoine populaire avant qu’il ne disparaisse. Et là, elle découvre des trésors, méconnus et méprisés du grand public. Omnubilés par leur propre respectabilité (ou ce qu’ils imaginent être « respectable »), les Argentins mettent volontiers en avant leurs origines européennes –surtout italiennes- mais délaissent les musiques afro indiennes, qui sont pourtant à la base de leur culture. Plus encore que la plupart des pays voisins où l’immigration a été moins diverse (Bolivie, Paraguay), l’Argentine est une terre de métissage. C’est d’ailleurs ce qu’illustre un proverbe sud-américain : « Les Mexicains descendent des Aztèques, les Péruviens des Incas et les Argentins du bateau »
En réaction, la jeune fille décide de se faire l’apôtre des ces mélodies oubliées, de ces chants venus de traditions séculaires, dont le mélange avec des influences contemporaines lui inspirent des compositions tout à fait modernes, reflets de l’Argentine en devenir et d’une société qui aurait -enfin- intégré ses diverses souches.
En 1995, poussée par l’envie de découvrir d’autres horizons (son pays s’enlise dans la crise et les dévaluations) et par le besoin de s’exprimer artistiquement, Barbara vient s’installer en France près de Lyon. Là, elle continue à faire du parachutisme (elle participe à de championnats, portée par la nécessité d’être confrontée aux grands espaces ) et chante dans des clubs. Un soir, entraînée par un groupe d’amis, elle arrive pendant le concert d’un chanteur en vogue et découvre sur scène… Yuri Buenaventura, qui faisait partie de sa première bande de copains quand elle est arrivée en France ! Les retrouvailles sont chaleureuses mais ni l’un ni l’autre ne se doutent pourtant de la suite.
Un fan fortuné de Barbara lui propose de financer son premier enregistrement. Munie de la précieuse maquette, la jeune argentine monte à Paris pour taper à la porte des maisons de disques, sans trop savoir comment s’y prendre. Par hasard, au détour d’une rue, elle croise Yuri qui se dirige vers Radio Nova. Il l’embarque avec lui, insiste auprès de Remy Kolpa Kopoul (grande figure de la radio et de la vie parisienne en général) pour qu’il écoute la maquette. Et là tout se déclenche : le journaliste exigeant craque complètement sur la voix, l‘audace des mélanges, la modernité du propos artistique… RKK se démène. Il crée son propre label (qui à ce jour ne compte que cet album) et persuade « Mélodie » de distribuer le disque. Avec « A la vida, a la muerte », la carrière de Barbara Luna démarre en trombe. D’autant plus que l’équipe du Womad (festival créé sur l’initiative de Peter Gabriel) la remarque au point qu’en 2000 Barbara Luna est programmée dans tous les Womad de la planète ! Depuis elle collectionne les festivals et les concerts dans le monde.
 

Discographie :
A LA VIDA A LA MUERTE, Mélodie Distribution Label Tropikepok 1998
INDIA MORENA, Mélodie Distribution Label Celluloïd 2001
SOMOS, Mélodie Distribution Label Celluloïd 2005
RUTA 3, Alvaro Lemos Production 2009

Biographie, Magali Bergès, extrait de : http://www.barbara-luna.com/
Contact: Lunabarbara1@aol.com
https://www.facebook.com/barbara.lunaofficiel
http://www.myspace.com/lunabarbaramusic